La RE2020 se précise ... et se décale

Suite à la conférence de presse du ministère de la transition écologique, vous trouvez ci-après le dossier de presse. Il s’agit de définir les contours de plus en plus précis de cette future réglementation et de rappeler ces objectifs principaux : · Diminuer les besoins des bâtiments et décarboner les énergies · Diminuer l’impact carbone de la construction · Améliorer le confort des bâtiments en cas de forte chaleur.

Le dossier de presse mis à jour le 18 février 2021 à consulter est ici.

Une fois ces objectifs décidés, voilà ce qu’il faut retenir du dossier de presse :

 

·         La RE2020 entrera en application au 1er janvier 2022, ce décalage a pour but de laisser le temps à la profession de se préparer.

·         L’amélioration des besoins bioclimatiques (Bbio) de -30% est confirmée mais des modulations en fonction des surfaces ou de la compacité ( !?? ) voient le jour et permettront d’abaisser l’objectif à -20% dans certains cas (la méthode reste à définir)

·         L’impact carbone de l’énergie sera limité à 4kgCO2/m2.an excluant les solutions de chauffage fonctionnant exclusivement au gaz (mais une dérogation jusqu’à fin 2023 pourra être mise en place pour les projets de maisons individuelles dont le permis d’aménager prévoyant une desserte gaz aura déjà été obtenu). Une petite porte s’ouvre également pour le biogaz mais aucune certitude pour son application dès 2022.

·         L’indicateur Cep-nr (Consommations non renouvelables) est maintenu et aura pour vocation la limitation du recours à l’effet joule dans les solutions de chauffage

·         Concernant le volet carbone, la méthode dite dynamique pour l’analyse de cycle de vie est validée. Cette méthode permet la prise en compte des niveaux de gaz à effet de serre au moment où ils sont émis, favorisant alors les produits biosourcés. Le calcul se fera sur la partie produits de constructions et équipements (PCE) mais aussi sur la phase chantier. Le seuil est fixé à 640kgCO2/m2 pour 2022avec une baisse progressive en 2025/2028/2031). Des modulations sont également prévues sur le lot infrastructure pour prendre en compte le recours aux fondations spéciales lorsque le terrain est soumis à des contraintes géotechniques ou urbanistiques.

·         Pour le confort d’été, les niveaux de Degrés-Heure(DH) sont fixés à 350DH pour le 1er seuil à partir duquel on pénalisera le projet par la prise en compte de consommations de froid et à 1250DH pour le 2nd représentant alors la limite à ne pas dépasser. Quelques modulations sont prévues dans les régions plus chaudes mais nous ne devrions pas être concernés. Il est par ailleurs rappelé dans le dossier de presse la volonté de recourir aux solutions dites passives (volets, BSO, casquettes, puits canadiens, brasseurs d’air, …) pour limiter l’inconfort estival.

·         Le contrôle de la VMC est validé et se fera visiblement par une société tiers sur la base du « Livre Blanc de la Ventilation ».

·         Le label d’état prévu à l’origine simultané à la sortie de la RE2020, semble se décaler dans le temps et apparaitra après la mise en place de la nouvelle réglementation.

 

Ce nouveau point sur la RE2020 permet de confirmer les premiers éléments entrevus en novembre, notamment l’objectif ambitieux sur le Bbio (malgré les modulations proposées) et la volonté de sortir le gaz de la construction neuve (là aussi malgré les dérogations). 

 

Le décalage de la mise en application est à priori une bonne nouvelle, encore faut-il une sortie des textes rapide et la mise à disposition des moteurs calcul intégrant ces seuils et nouveautés. Espérons que cette sortie annoncée « avant l’été » arrive bien avant le 21 juin.